Martine COURBIN, Université Montesquieu – Bordeaux 4
Les Fables de Jean de La Fontaine, au programme de l’Ecole depuis 2004, posent un défi considérable auxenseignants du cycle des Approfondissements tant la compréhension de cette œuvre littéraire patrimoniale s’avère ardue pour les élèves. Or, le dispositif didactique de lecture-spectature peut constituer une voie/voix pour lever ces difficultés en faisant interagir lecture littéraire et lectures filmiques.
Dans une classe de cours moyen, deux adaptations visuelles sont convoquées pour construire la compréhension des deux fables « La Cigale et la Fourmi » et « Le Corbeau et le Renard » : le film du spectacle théâtral de Robert Wilson et des dessins animés. La séquence didactique conçue et mise en œuvre vise à faire lire successivement et systémiquement ces fables sous la forme de trois supports différenciés, imprimé traditionnel puis visuels, invitantl’élève lecteur- spectateur à convoquer, interpréter, reconfigurer ses propres lectures dans un mouvement dynamique. Des phases d’interactions langagières au sein de la classe, instituée communauté discursive disciplinaire, permettent d’entendre dialoguer, se confronter ces lectures d’élèves parfois diverses, souvent proches, toujours renouvelées. Pour la très grande majorité des élèves de la classe de nouveaux savoirs se construisent grâce à la multilecture.
Mots-clés : œuvre littéraire patrimoniale, compréhension, lecture-spectature, multilecture
Dans la perspective de fonder chez les élèves une culture commune partagée, génératrice de lien social,l’enseignement-apprentissage des œuvres patrimoniales est prescrit dans les programmes pour l’Ecole des élèvesfrançais. S’intéresser à la transmission de ces œuvres littéraires du passé à des élèves d’aujourd’hui est une conséquence de cette injonction.
Parmi les auteurs privilégiés par l’Ecole le poète classique français du XVIIème siècle Jean de La Fontaine occupe une place de premier plan et son œuvre des Fables est particulièrement présente dans les classes. C’est que, comme le fait remarquer Louichon (2012), les Fables constituent « un magnifique exemple d’œuvre patrimoniale, œuvre du passé, constamment éditée, adaptée, traduite, réactualisée, présente dans la mémoire et participant, comme nulle autre sans doute, d’une culture commune partagée ». « Plus de 1200 éditions des Fables depuis 30 ans (soit plus de 7 par an) » peuvent être dénombrées. Le processus de patrimonialisation en ce qui concerne cet écrivain semble particulièrement à l’œuvre et l’on ne compte plus les objets sémiotiques secondaires, selon le concept développé par Louichon (2013), nés de l’œuvre source première qui à la fois témoignent de cette patrimonialisation tout en en produisant à leur tour des preuves. Ainsi des adaptations sous différentes formes : éditions, traductions et versions transmédiatiques ou encore des hypertextes, métatextes et allusions.
La Fontaine représente donc la figure de l’écrivain français par excellence connu, semble- t-il, et reconnu de tous De fait l’œuvre des Fables semble participer de notre bibliothèque intérieure selon la notion théorisée par Bayard (2007). Rappelons que ce dernier, dans son ouvrage, après avoir défini la bibliothèque collective comme “l’ensemble de tous les livres déterminants sur lesquels repose une certaine culture à un moment donné”, évoque la bibliothèque intérieure comme « une partie subjective de la bibliothèque collective, comportant les livres marquants de chaque sujet ». Il semble bien que les Fables de la Fontaine participent de cette bibliothèque intérieure quand bien même la connaissance de l’œuvre littéraire se limite à quelques vers, à quelques moralités, à quelques titres de fables.
Pour autant la compréhension des textes des fables dans leur multi dimension narrative, apologétique et poétique peut s’avérer ardue pour un élève du cycle des Approfondissements entre autres pour les raisons suivantes :
-‐ La fable se présente pour une part comme le récit d’une anecdote affectant des personnages souvent animaliers et anthropomorphisés. Plusieurs voix se font entendre au sein du texte : voix des personnages animaux qui dialoguent, voix des narrateurs.
Or cette polyphonie narrative représente sans nul doute une difficulté pour des élèves de cours moyen et pose question par rapport aux savoirs en jeu.
-‐ La fable est bien loin d’être réductible à un récit animalier et ce récit lui-même ne vaut que par sa portéeapologétique puisque, sous un habillage apparemment amusant,
celui-ci délivre en réalité au lecteur des leçons de vie, telle la fable d’ouverture du recueil « La Cigale et la Fourmi », l’une des plus connues du Recueil, qui vise en fait à mettre en garde enfants et adultes contre les faux semblants et à « donner l’usage du monde par la connaissance des mœurs humaines » comme l’écrit Dandrey (2010).
Faire construire à ses élèves la compréhension des moralités implicite ou explicite à l’œuvre dans les fables peut constituer une gageure pour l’enseignant.
-‐ Un troisième niveau de difficulté se fait encore jour dans les Fables si l’on s’intéresse à présent à leur dimension poétique : les fables sont écrites en vers variés et leur structure poétique impulse à la phrase une rythmique parfois éloignée de la rythmique de la prose plus familière aux élèves. Ainsi l’altérité de ce texte poétique tout en fondant pour une part sa qualité renforce sa complexité.
-‐ D’autres difficultés, linguistiques, résultent également de la présence de la langue du XVIIème siècle dont le lexique, la syntaxe sont bien différents de ceux de textes d’aujourd’hui.
-‐ Enfin l’univers de référence convoqué dans les Fables s’avère aussi problématique pour des élèves qui en sont éloignés historiquement, culturellement.
Pourtant paradoxalement la difficulté de compréhension des Fables n’est généralement pas perçue par les élèves comme l’indique Camenish (2007) quand elle relate que, sur les 33 élèves interrogés dans la classe où elle menait son expérimentation, 24 estimaient comprendre globalement les fables dont ils se souvenaient et se montraientstupéfaits de la remise en cause par le philosophe Jean-Jacques Rousseau de leur compréhension par des enfants.
Il n’en reste pas moins que pour les maîtres l”enseignement des Fables peut se révéler problématique d’autant plus qu’il existe peu de pistes didactiques ou pédagogiques mentionnées dans les documents d’accompagnement desProgrammes ou des pistes difficiles à prendre en compte pour des enseignants non spécialistes de la discipline littérature.
Comment alors faciliter la compréhension de ces textes littéraires pour des élèves de cours moyen?
L’articulation à la fois des constats précédents et de la vigueur du processus de patrimonialisation signalé nous aincité à interroger les objets sémiotiques secondaires comme objets à enseigner permettant de faciliter la compréhension d’une œuvre complexe par les élèves. Nous avons choisi dès lors de nous demander quelles variations dans la construction de la compréhension on peut observer chez des élèves de CM1 et de CM2 lorsque ceux-ci travaillent en classe sur des fables de Jean de La Fontaine alors que sont convoqués successivement trois supports : un premier support textuel suivi de deux supports visuels.
Pour tenter d’apporter réponse à cette question de recherche nous avons alors posé quatre hypothèses :
1 Annie Rouxel, « Entre adaptation et œuvre intégrale, les termes d’un choix » dans Annie Rouxel (dir.) Approches du discours littéraire au collège, CRDP de Bretagne, 2001, p. 117-‐125
2 Umberto Eco, Dire presque la même chose, Expériences de traduction, Paris, Grasset, 2003, p. 414
3 Monique Lebrun, Nathalie Lacelle et Jean-‐François Boutin (dir.), La littératie médiatique multimodale. De nouvelles approches en lecture-‐écriture à l’école et hors de l’école, Nathalie Lacelle “la déconstruction et la reconstruction des œuvres multimodales, uneexpérience vécue en classe à partir des bandes dessinées Paul et Persépolis, Presses de l’Université du Québec,2012
isolément en raison de ses codes spécifiques, par exemple l’image ou le texte, et des compétences multimodales prenant en compte les deux langages, langage verbal et langage visuel.
Notre recherche se situant dans une perspective praxéologique et écologique4 conforme à celle définie par Reuter (2010) nous nous sommes orienté vers une démarche de Recherche- Action de type collaborative. L’enseignante de la classe concernée était en effet une professeure experte aux compétences affirmées, particulièrement à même de conduire la séquence didactique envisagée et désireuse de mener à bien ce projet de recherche avec ses élèves.
Le cadre dans lequel se sont inscrits nos travaux a donc été celui d’une classe de dix-neuf élèves de cours moyen de l’école Carle Vernet à Bordeaux, classe située en Z.E.P (zone d’éducation prioritaire). Il nous paraissait que cette école accueillant des élèves présentant un certain nombre de difficultés solaires – en témoignent les résultats obtenus aux Evaluations nationales en janvier 2011 : En Français le pourcentage de réussite des élèves aux épreuves se situait à 46,7% et plus précisément dans le domaine du Lire à 55,2% -‐ et sensibilisée à la nécessaire Maîtrise de la langue française constituait de fait un terrain privilégié pour mener à bien notre projet.
Nous avons résolu en accord avec l’enseignante de la classe de retenir pour le corpus littéraire les deux premières fables du recueil des Fables “La Cigale et la Fourmi” et “Le Corbeau et le Renard”5 et pour le corpus visuel de privilégier le spectacle des Fables conçu par Robert Wilson pour la Comédie française en 2004 et filmé pour la télévision par Don Kent en 2006 ainsi que de nous intéresser aux dessins animés des Fables proposés par le site Je dessine.com mentionné dans le document d’accompagnement des Programmes Littérature
(2) paru en 2004. Ce document ministériel se veut une aide pour les enseignants désireux d’enseigner la Littérature à des élèves de cycle 3 en proposant des références bibliographiques et des pistes didactiques et pédagogiques. Il en est ainsi de la mention du site web du musée de Château Thierry, ville de naissance du fabuliste qui propose en ligne l’accès à ces dessins animés.
Pourquoi ce choix?
En ce qui concerne le corpus littéraire la lecture de l’ouvrage de Le Petispon (2011) a été déterminante. En effet ce dernier rend sensible un art de la composition du recueil des Fables “qui cache ce qu’il est et ressemble au hasard et ne cesse de faire mieux percevoir ses grâces”. Il engage de ce fait le lecteur à lire les Fables “comme unlivre composé” et affirme
5 Cf annexes 1 et 2
que « les deux premières forment un diptyque méconnu » en prenant appui sur les liaisons qui existent de l’une à l’autre.
Or au début de chacune des fables un personnage a faim, métaphoriquement s’entend, et veut obtenir quelquechose du second personnage. Mais si la fable d’ouverture du Recueil peut se lire comme la mise en scène de l’impuissance de la parole à convaincre dans la mesure où la Cigale n’obtient pas l’aide quémandée à la Fourmi, la fable « Le Corbeau et le Renard » à l’inverse sembler signifier la puissance de la rhétorique flatteuse puisque le Corbeau emporte l’objet de sa quête, le fromage ici métaphore du pouvoir. Il y a donc bien à l’œuvre, semble-t- il, dans ces fables une écriture à la fois du double et du différent.
Adhérant à cette thèse, lors de la séquence didactique en classe, tout en faisant lire aux élèves chacune de ces deux fables indépendamment l’une de l’autre, notre volonté a été de tendre des liens entre elles et d’interroger les élèves sur les échos qui leur étaient perceptibles.
En ce qui concerne le corpus visuel nous avons choisi deux supports dont la spécificité première était de ne modifier en rien le texte des fables. Nous estimions en effet que cette caractéristique permettrait aux élèves de se focaliser d’autant mieux sur la manière dont les concepteurs avaient choisi de représenter le texte et qu’ils mettraientà jour ainsi plus aisément les éléments proprement filmiques lors de l’activité de spectature.
Tout d’abord l’actualisation des Fables proposée par Robert Wilson : il s’agit en réalité d’une double actualisation puisque le spectacle théâtral créé par le metteur en scène américain a été filmé par un réalisateur écossais. Ces regards croisés émanant de deux cultures étrangères et interrogeant des textes profondément ancrés dans lepatrimoine français nous ont paru particulièrement intéressants. En outre le spectacle de Wilson qui allie dans son œuvre expérimentale danse, musique et dramaturgie dans un ensemble parfaitement cohérent est d’une granderichesse. En conséquence nous pensions que l’activité de lecture-spectature serait stimulée par la mise en résonance des deux supports, texte et film. De plus la création de Wilson étant d’une complexité certaine pour de jeunes spectateurs ne disposant pas d’une culture lettrée nous faisions aussi l’hypothèse que ses choix scéniques pourraient susciter des questionnements chez les élèves et générer des débats interprétatifs au sein de la classe.
A ce premier support visuel nous avons adjoint les deux dessins animés en ligne sur le site web recommandé aux enseignants qui présentaient quant à eux une représentation de l’explicite de l’anecdote.
Ces deux supports visuels différents nous paraissaient susceptibles de permettre chacun la construction de significations éclairantes et leur articulation, leur mise en tension avec le support imprimé, lors de l’activité delecture-spectature, amener les élèves à reconfigurer leurs savoirs antérieurs et ainsi à évoluer dans l’élaboration de leur compréhension.
Par ailleurs autre élément notable : un des deux supports visuels fait le choix de tendre un lien entre les deux fables : ainsi le dessin animé consacré à la Cigale et la Fourmi montre la fourmi confortablement installée dans un fauteuil bien au chaud dans sa maison et lisant la fable « Le Corbeau et le Renard » tandis que la cigale souffre du froid et de la neige. Ce clin d’œil humoristique des concepteurs du dessin animé, à valeur de connivence avec le vidéospectateur, nous a paru un élément propre à susciter le questionnement des élèves.
La séquence didactique s’est présentée sous la forme de quatre séances et sur une durée de deux semaines, regroupées deux par deux de manière à ce que, grâce à la multilecture de chacune des deux fables sur deux séances successives, les élèves puissent percevoir leur identité respective. Un court laps de temps entre les travaux portant sur les deux fables a été prévu de façon à ce que les élèves puissent conserver en mémoire les acquis de l’étude de la première fable lorsqu’ils étudieraient la seconde et soient alors en situation de tendre des liens entre elles.
Des phases de travail individuel ont alterné avec des phases collectives : lors des premières les élèves ont renseigné des questionnaires indiquant leurs représentations et leur compréhension initiales de la fable puis son évolution potentielle au fur et à mesure du déroulement de la séquence didactique ainsi en dernier lieu que leur évaluation en autonomie de cette compréhension, de l’aide apportée ou non par les supports et de leur préférence pour l’un d’eux. Ces questionnaires ont eu lors du traitement des données une valeur évaluative puisqu’ils ont permis de rendre compte sur l’ensemble des séances de l’évolution potentielle des apprentissages.
Se sont intercalés entre ces temps individuels des moments collectifs. Pendant les phases où la classetravaillait collectivement les interactions langagières ont permis de mettre en lumière les zones de résistance des textes, de questionner les choix interprétatifs des concepteurs du spectacle filmé et des dessins animés ainsi que de mettre en voix et de faire dialoguer voire se confronter les interprétations des élèves. La visée de ces interactions était d’aider les élèves individuellement et collectivement à affiner la construction de leur compréhension des différents supports et de leurs résonances en mettant en tension la multiplicité de leurs voix. A chaque étape de la séquence ils ont ainsi convoqué leurs précédents acquis pour les reconfigurer et les mettre à nouveau en débat avec ceux qui s’élaboraient alors.
Pour chaque fable trois axes majeurs de questionnement ont été privilégiés visant à mettre en débat les savoirs en jeu :
– 1er axe : La compréhension de l’histoire.
Mais qu’est-ce que comprendre quand il s’agit de comprendre l’histoire?
« C’est déterminer qui raconte, avec quelles intentions et quel degré de fiabilité, c’est identifier les personnagesen présence, leurs relations, leurs motivations, leurs buts. C’est aussi déterminer localement au-delà du dit littéral, la valeur illocutoire de certains groupes de mots imputables au narrateur, de certaines réparties des personnages, ce qui suppose entre autres choses la prise en compte de la subjectivité de l’autre »6 selon Tauveron (2009).
Ainsi par exemple lorsqu’il était demandé aux élèves quels sentiments éprouvait chacun des animaux à la fin de l’histoire ou encore comment ils pensaient que le Renard s’y prenait pour réussir à faire tomber le fromage dubec du Corbeau. La réponse attendue était liée à la
flatterie et à sa représentation dans les supports visuels par exemple par une gestuelle spécifique.
Pour cet axe ont été privilégiées des interrogations sur les interprétations des moralités, implicite et explicite, et leur double valeur : leçon pour les personnages-animaux mais aussi leçons de vie pour le lecteur.
Pour chaque fable trois reformulations étaient écrites et les élèves pouvaient choisir l’une d’elles ou en proposer une 4ème si aucune ne leur convenait tout en justifiant leur choix.
Les élèves devaient alors noter un indice du texte qui prouvait que la fable était écrite en vers ou encore un élémentdu spectacle ou du dessin animé qui montrait la prise en compte de cette versification.
Dans un souci de scientificité par rapport à la démarche de Recherche-Action choisie nous avons retenu troiscritères présentés par De Ketele et Maroy (2010) pour poser le cadre : pertinence, validité et fiabilité et nous avons privilégié des méthodes de recherche alliant recherche quantitative et qualitative dans la construction et le traitement des données.
La construction des données s’est faite à deux niveaux : au niveau des questionnaires individuels déjà évoqués et au niveau des séances filmées.
En ce qui concerne les questionnaires les élèves ont répondu à un total de 8 questionnaires pour l’ensemble de la séquence soit 22 questions pour le texte de la fable « La Cigale et la Fourmi » et les supports visuels afférents et 23 questions sur le texte de la fable « Le Corbeau et le Renard » et les deux supports visuels correspondants. Ils ont donc répondu à un total de 45 questions.
En ce qui concerne leur traitement toutes les réponses apportées par chacun des 19 élèves ont été analysées séparément puis les résultats récoltés reportés dans un tableau récapitulatif, un pour chaque fable. Nous avons donc traité 855 réponses.
Le traitement des données s’est fait selon une double perspective.
Tout d’abord en fonction du degré de pertinence de la réponse et par le recours à des codes chiffrés7. Ainsi pour toute absence de réponse à une question nous avons affecté le code 0 ou pour toute réponse totalement pertinente le code 1 ou encore pour une réponse partiellement pertinente le code 2. Mais il s’est vite avéré que les réponses des élèves imposaient de ne pas en rester à un codage chiffré qui ne rendait que partiellement compte de
7 Cf annexes 3, 5, 7-‐ 9
ce qu’ils avaient écrit, d’où un certain nombre de commentaires apportés à côté des chiffres et un traitement qualitatif de ces données chiffrées.
Prenons un exemple : si nous considérons les réponses de l’élève 58 par rapport au spectacle filmé de Robert Wilson et précisément sa réponse à la question 3 : A la fin de l’histoire le Renard saisit le fromage. Comment réussit-il à le faire tomber du bec du Corbeau dans le spectacle filmé ? L’élève répond que « Le Corbeau voulait répondre au Renard parce qu’il lui fait des gestes », ce qui est une réponse pertinente puisqu’ effectivement dans le spectacle filmé le comédien-danseur fait de nombreuses révérences au Corbeau pour accompagner son discours. En répondant ainsi cet élève montre qu’il convoque bien la représentation filmique pour répondre à la question d’où l’indication du mot gestes entre parenthèses. La compétence spécifique à ce média est activée. Si nous examinons à présent les réponses de l’élève 39, cet élève répond à cette même question lorsqu’elle lui est posée lors du questionnaire portant sur le texte : « Il a réussi à le mettre dans la bouche parce qu’il a ouvert sa bouche et il est tombé et ça a été dans le bec du Corbeau ». Autrement dit une réponse inexacte et une absence de compréhension du texte de la fable. Or après avoir visionné le spectacle filmique cet élève répond, toujours à cette même question : « parce que le Renard fait un geste et le corbeau ouvre son bec et le fait tomber ». Autrement dit la réponse de l’élève est cette fois pertinente puisqu’il a bien perçu dans le spectacle filmique le lien de cause à effet entre le geste du Renard et l’ouverture du bec du Corbeau voulant alors monter sa belle voix au Renard. Nous pouvons noter cependant que grâce à l’activité de lecture-spectature une évolution favorable de la compréhension de cet élève s’est produite pour cette question
Par ailleurs notre question de recherche initiale s’intéressant à l’évolution de la compréhension des élèvesvia l’activité de lecture-spectature, nous avons également cherché à mettre en évidence les modifications de cette compréhension telles qu’elles se traduisaient dans les réponses d’où un code vs précisant dans le tableaurécapitulatif à quel moment celles- ci ont eu lieu.
Si nous nous penchons par exemple sur les réponses apportées au questionnaire 2 portant sur le texte de la fable parl’élève 1410 nous constatons qu’à deux reprises (réponses aux questions 1 et 5) l’élève est parvenu à indiquer une réponse plus pertinente après les phases d’interactions langagières indépendamment donc de l’apport potentiel d’unsupport visuel. Il a alors apporté les éléments de justification suivants : « Le renard dit que son ramage est beau » alors qu’il avait seulement noté initialement « Le corbeau veut montrer sa voix et il ouvre grand le bec » ou encore à sa première réponse « Dans la vie il faut se méfier des gens qui vous flattent » il ajoute « sinon ils vous voleront des objets et de la nourriture ». Si nous nous intéressons enfin aux réponses de l’élève 811 c’est après des interactions langagières à la suite de la spectature des supports visuels qu’il apporte une réponse juste à une question portant sur la versification à laquelle il n’avait pas su répondre lors du questionnaire portant sur le texte. L’élève écrit alors que dans le spectacle filmé « le renard danse ».
8 Cf annexe 7
9 Cf annexe 7
10 Cf annexe 7
11 Cf annexe 7
Dans les deux cas les interactions langagières ont joué en faveur d’une évolution favorable de la compréhension que ce soit indépendamment de l’activité de spectature ou en lien avec celle-ci.
Les données orales concernent les discours tenus lors des phases d’interactions langagières favorisées par l’étayage essentiellement de l’enseignante et manifestant en actes une co- construction des apprentissages. Ces interactions ont eu lieu :
-‐ en ouverture de la séquence pour faire émerger les représentations initiales des élèves sur La Fontaine, sur les fables
-‐ pendant son déroulement après chaque renseignement de questionnaire sur un nouveau support lors de débats interprétatifs
-‐ en clôture pour tendre in fine de nouveaux liens entre les fables.
Il y a eu transcription de moments choisis des débats enregistrés qui semblaient particulièrement intéressants au regard de notre question de recherche. L’analyse de discours a été requise pour mettre à jour les apprentissages des élèves et plus précisément l’étude des reprises et reformulations dans les échanges langagiers de la classe (François, 1993).
En ce qui concerne les cinq premières questions :
Les trois premières questions concernaient la compréhension de l’histoire activée par rapport à différentes entrées, la quatrième la versification et la cinquième la moralité :
Le questionnaire d’appréciation indique que sur 17 élèves indiquant avoir préalablement des difficultés de compréhension de la fable, 10 conscientisent mieux la comprendre à l’issue de la séquence. En fait le traitement des questionnaires permet d’affirmer que cela s’avère exact pour 7 d’entre eux. Sur les 7 élèves n’estimant pas avoir amélioré leur compréhension, seul 1 élève ne témoigne d’aucune évolution de sa compréhension. Or cet élève avait déjà une très bonne compréhension de la fable dès le travail avec le support imprimé et le texte est pour lui resté présent tout au long de l’activité de lecture-spectature. Ainsi il écrit : « le renard est content et le corbeau honteux, letexte et le spectacle le prouvent, même chose pour le dessin animé » ou encore : le texte de la fable est écrit en vers et ce qui le montre dans le spectacle filmé ce sont « le texte et les paroles ». Par ailleurs sur les deux élèves n’ayant pas renseigné convenablement le questionnaire d’appréciation en raison d’un problème de lecture de consigne, l’un témoigne de très grandes difficultés sur l’ensemble des réponses apportées aux autres questionnaires.
En ce qui concerne l’évolution des modifications apportées aux réponses aux questionnaires (code vs dans nos tableaux) nous pouvons constater que pour la fable « La Cigale et la Fourmi » 21 modifications ont étéapportées par un total de 16 élèves et que pour la fable « Le Corbeau et le Renard » 15 modifications l’ont été par 10 élèves donc un nombre de modifications moindre.
12 Il s’agit des élèves 1, 2, 5, 6, 7, 9, 12, 13, 15, 17, 18, 19.
13 Il s’agit des élèves 3 et 17.
En ce qui concerne à présent le traitement des séances filmées nous avons procédé à la transcription et à l’analyse d’extraits des discours des élèves et de l’enseignante en fonction d’axes définis préalablement et en nous intéressant particulièrement aux phénomènes des reprises et reformulations dans les dialogues qui construisent à chaque fois plus précisément l’objet du discours et dynamisent les avancées du travail. Ces axes visaient à construire la compréhension de l’histoire via les personnages et l’implicite textuel, l’interprétation des moralités et de leurs enjeux ou encore la représentation du temps de l’histoire14.
Pour analyser le rôle de l’activité de lecture-spectature dans la construction de la compréhension des élèves nous analyserons deux exemples concernant la construction de la compréhension des personnages.
Premier exemple : Les élèves débattaient alors du personnage de la Cigale « quand la bise fut venue »15. La Fontaine nous narre dans la fable la quête de nourriture infructueuse de la Cigale auprès de la Fourmi sans s’attarder à dépeindre précisément le personnage. Or le spectacle filmé nous montre la Cigale tremblant et reculant sur la scène sous l’effet d’un vent tempétueux. Ce qu’a bien perçu l’élève qui déclare « parce que dans le spectacle elle fait comme ça » en joignant le geste à la parole, ce qui est repris par un geste d’une autre élève hors champ, l’ensemble étant validé par l’enseignante. Un autre élève mentionne à la suite que dans le dessin animé lepersonnage n’est pas représenté comme ayant froid. Mais après un débat sur le fait que la Cigale est dehors dans la neige dans le dessin animé un nouvel élève met en avant le fait que seule la Fourmi a une maison et donc la conjonction de cette absence de maison et de froid vu précédemment dans le spectacle filmique et repris par la neige dans le dessin animé aide à reconfigurer la lecture initiale de la fable et à mieux comprendre l’implicite des vers lafontainiens.
Second exemple : A la suite de la projection du spectacle filmé de Robert Wilson les élèves échangeaient sur le personnage de la Fourmi16. Or ils n’étaient pas d’accord sur ce qu’ils avaient entendu : l’un affirmait avoir entendu dans les interjections prononcées par la Fourmi boulot boulot boulot tandis qu’un autre soutenait qu’il avait reconnu houla houla houla. Après un échange argumenté entre eux et l’ensemble des élèves de la classe, une troisième élève a mis en lien le « boulot boulot boulot » avec la gestuelle de la Fourmi dans le spectacle filmé qui s’activait sans cesse semblant récolter ses provisions. C’est bien dans ce cas la connaissance du personnage de la fourmi en tant qu’animal laborieux qui a permis aux élèves de donner sens à la représentation filmique. Les vers de La Fontaine évoquant les grains possédés par la Fourmi et espérés par la Cigale ont pu être mis en relation avec l’activité de la Fourmi pour les récolter et donc avec le fait qu’il s’agissait là d’un « boulot ». Le texte de la fable dans ce cas précis a mieux permis de comprendre la représentation filmique.
De plus un autre élément qui nous est apparu se dégager au travers de l’évolution des discours des élèves est lepassage d’un prise de position personnelle, individuelle traduite par
14 Cf annexe 10
15 Cf annexe 11
16 Cf annexe 10
l’affirmation d’un « je » à un savoir collectif traduit par le pronom « on » et construit dès lors pour l’ensemble des élèves de la classe.
Ainsi l’activité de lecture-spectature peut aider l’élève à mieux comprendre le texte imprimé original de même qu’à construire sa compréhension des supports visuels. Celle-ci permet également de construire au travers d’une posture de lect-spect’acteur des savoirs pour l’ensemble des élèves de la classe.
Si l’on synthétise l’ensemble des résultats obtenus nous notons que sur les dix-neuf élèves impliqués dans le projet dix-sept à l’issue de séquence ont évolué dans leur compréhension à au moins une reprise, un élève a modifié ses réponses à neuf reprises et un à cinq reprises.
A partir de l’analyse des données plusieurs éléments apparaissent :
-‐ Le dessin animé a joué un rôle facilitateur important par sa valeur monstrative et par sa fonction d’accroche pour des élèves familiers de cette forme filmique.
-‐ La multilecture a permis de construire la compréhension en permettant d’interroger les zones de résistance tantôt du texte imprimé tantôt de ses représentations visuelles.
-‐ L’activité de lecture-spectature a participé à cette construction.
-‐ Les échanges langagiers au sein de la communauté discursive disciplinaire de la classe ont joué un rôle majeur pour permettre une évolution de la compréhension.
Néanmoins à l’issue du travail de recherche mené avec cette classe se posent un certain nombre de questions :
-‐ Comment interpréter le fait que les résultats mettent en évidence lors des travaux sur la seconde fable une nette évolution du nombre d’élèves ayant progressé dans leur compréhension et à l’inverse une nette diminution du nombre des modifications apportées dans les réponses aux questionnaires après les temps d’interaction langagières?
-‐ De ce fait une interrogation se pose quant au choix du corpus. Peut-on penser au vu des résultats obtenusque, si l’on avait adjoint une troisième fable, “la Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf” par exemple, troisième fable du recueil et traitée également par les deux supports visuels, la tendance déjà amorcée pour la seconde fable se serait confirmée en montrant une évolution de la compréhension des élèves encore plus importante et en revanche des modifications des réponses aux questionnaires encore moindres
-‐ Une troisième question peut être soulevée par rapport au choix du support filmique du spectacle de Robert Wilson qui s’est avéré un support complexe pour les élèves et qui les a parfois déroutés. Il a cependant aussi permis de construire des éléments de compréhension en raison précisément de sa richesse interprétative.
-‐ Un dernier questionnement apparaît aussi par rapport au choix du parcours qui a conduit les élèves du texte imprimé de la fable au support visuel du spectacle filmé puis au dessin animé. A posteriori et au vu des éléments dont nous disposons, entre autres le plébiscite du dessin animé par les élèves en raison ont-ils dit de sa valeur monstrative, explicative, il pourrait être pertinent si l’on conservait le corpus initial, de proposer un parcours partant du dessin animé qui permettrait de construire une compréhension de l’anecdote des fables.
L’articulation multilecture, activité de lecture-spectature, interactions langagières au sein de la classe instituée communauté discursive disciplinaire scalaire ont joué un rôle favorable dans la construction de la compréhension de fables par les élèves. Ainsi des textes littéraires patrimoniaux complexes ont pu être abordés, discutés et une culture commune partagée se constituer pour tous.
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DVD Fables de La Fontaine, Mise en scène, décors et lumière de Robert Wilson, un film de Don Kent, un spectacle de la Comédie-Française. Editions Montparnasse, juillet 2005.
Site web http://jedessine.com/ Les Fables de La Fontaine en vidéo.
ANNEXE 1 : « La Cigale et la Fourmi »
LA CIGALE ET LA FOURMI
La Cigale, ayant chanté Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue.
5 Pas un seul petit morceau De mouche ou devermisseau.
Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter
10 Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’août, foi d’animal, Intérêt et principal.
15 La Fourmi n’est pas prêteuse; C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse. Nuit et jour à tout venant
20 Je chantais, ne vous déplaise. Vous chantiez ? j’en suisfort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
Jean de La Fontaine (I, 1)
ANNEXE 2 : « Le Corbeau et le Renard »
LE CORBEAU ET LE RENARD
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage :
5 Et bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli!que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votreplumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
10 A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie, Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur
15 Vit aux dépens de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bienun fromage sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Jean de La Fontaine (I, 2)
ANNEXE 3 : Traitement des données des questionnaires sur la fable «La Cigale et la Fourmi »
ELEVES | QUESTIONNAIRE 1 SUR LETEXTE | QUESTIONNAIRE SUR LESPECTACLE FILME | QUESTIONNAIRE DESSINANIME | |||||||||||||||
Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Q5 | Q6 | Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Q5 | Q6 | Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Q5 | Q6 | |
1 | 1 | 3 | 2 | 1 | 2 | vs 1 | 2 | 3 | 2 maisévol | 1 | 1 | 2 | 2 | 2 | 2 avecévol | 0 | 1 | 5 |
2 | 1 | 0 | 2 | 2 | vs 1 | 2 | 1 | 0 | vs 1 | 1++ | 1 | 1 | 1 | 0 | 1 | texte | 1 | 4 |
3 | 2 | 3 | 2 | 2 | 2 | 4 | 2 | 3 | 2 | 2 | 1 | 5 | 1 | 3 | 2 | 0 | 1 | 0 |
4 | 6 | 2 | 1 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 | 1 | 2 | 1 | 0 | 2 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 |
5 | 2 | 1 | 2 | 2 | 3 | vs 1 | 1 | 1 | NR | 1 (rimes) | 3 | 1 | 1 | 1 | NR | 1 | 1 | 4 |
6 | 1 | 2 | 2 | 1 | 2 | 0 | 2? /4? | 2 | 1 | 1 | 5 | 0 | 2 | 2 | 2 | texte | 6 | 0 |
7 | 2 | 3 | 2 | 1 | VS 1 | 0 | 2 | 2 | vs 1 | 0 | 1 | 1 | 2 | 2 | 2 | 1 | 1 | 5 |
8 | 1 | 2 | 2 | 1 | 1 (fable) | vs 1 | vs 1 | 1 + | 1 et vs 1 | 1 (rimes) | 3 | vs 1 | vs1 | 1+ | 1 et vs 1 | 2 | 3 | 1 |
9 | 1 | 3 | 2 | 2 | 2 | 1 | 2? /4? | 1 | 2 | 0 | 2 | 0 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 6 |
10 | 1 | 2 | 2 | 2 | 1 | 2 | 2 | 2 | 2 | 0 | 6 | 0 | 2 | 1 | 2 | 0 | 1 | 5 |
11 | 2 | 3 | 1 | 0 | 1 (fable) | 0 | 2 | 3 | 2 | 0 | 3 | 1 | 2 | 3 | 1 | 0 | 1 | 0 |
12 | 2 | 4 | 2 | 1 | 1 | vs 1 | 2 | 2 | 2 | 0 | 1 | 0 | 2 | 1 | 1 | 0 | 1 | 1 |
13 | 1 | 1 | 1 | VS1 | 0 | 0 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 (fable) | vs 1 | 1 | 1 | 1 | 2 | 1 (fable) | 1 |
14 | 2 | 2 | 2 | 1 | 1 | 2 | 2 | 1 | 2 | 1++ clac | 1 | 2 | 1 | 1 | 2 | 2 | 1 | 0 |
15 | 1 | 2 | 2 | 0 | vs 1 (fable) | 0 | 1? | 3 | 2 | 2 | 1 (fable) | 2 | 1? | 1 | 2 | 0 | 1 (fable) | 1 |
16 | 2 | 1 | 2 | 1 | leçon fable | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 (rimes) | 1 (fable) | vs 1 | 2 | 2 | 2 | 2 | 1 | 1 |
17 | 2 | 3 | 2 | 1 | 1 | vs 4 | 4 | 2 | 2 | 1 (rimes) | 1 | 2 | 1 | 2 | 2 | texte | 1 (fable) | 0 |
18 | 1 | 3 | 2 | 1 | vs 1 (fable) | vs 1 | 2 | 2 | 2 | 1++ rimes | 1 (fable) | 1 | 3 | 1 | 1 | 2 | 1 (fable) | 2 |
19 | 2 | 3 | 1 | 0 | 1 | 2 | 2? /4? | 3 | 1 | 0 | 1 | vs 1 | 1 | 3 | 1 | texte | 1 | 1 |
ANNEXE 4 : Traitement des données du questionnaire-bilan sur la fable « La Cigale et la Fourmi »
QUESTIONNAIREBILAN | |||||
Q1 | Q2 | Q3 | EXPLIC | Q4 | EXPLIC |
MOTS | MOTS | DA | DETAILS | DA | REALISME |
IMPLICITE | / FOURMI | DA | / PERSOS | DA | DECOR |
TEXTE | DA | DA | EXPLIQUE + | ||
DA | DA | DETAILS | |||
DA | DIFFERENT | ||||
RYTHME+MOTS V | DA | /? | DA | /? | |
FOURMI | T + DA | TEXTE | RACONTE + | ||
SENS | V22 | SF | FROID CIG | SF | SENS FABLE |
DA | RIGOLO | ||||
DA | MONTRE | DA | REALISME | ||
MOTS | DA | DA | ? | ||
SENS | T + DA | MONTRE | NR | NR | |
DA | PORTE CLAC | DA | HIVER | ||
DA | ENFANTS | ||||
QUESTIONS | CLAC PORTE | DA | DECOR | DA | EXPLIQUE + |
FOURMI | EGOISTE | DA | DECOR | DA | DECOR |
AUTRE VERSION/PERSOS | DA | DOUTES LEVES | DA | DECOR | |
DA | PERSOS | TEXTE | RIEN QUI MANQUE ET RIEN EN TROP | ||
FOURMI | PAS PRETEUSE SF+DA | SF |
ANNEXE 5 : Signification des codes pour le traitement des données portant sur les questionnaires de “La Cigaleet la Fourmi” QUESTIONNAIRE 1 SUR LE TEXTE
Pour toutes les questions code 0 : absence de réponse et code vs : modification après interactions langagières
Q 1 : 1 Cigale justifiée, 2 Fourmi justifiée, 3 Cigale justification fausse, 4 Fourmi justification fausse, 5 Cigale nonjustifiée, 6 Fourmi non justifiée Q 2 : 1 réponse pertinente pour les deux animaux, 2 réponse pertinente pour unanimal, 3 aucune réponse pertinente
Q 3 : 1 réponse pertinente, 2 réponse non pertinente Q 4 : 1réponse pertinente, 2réponse non pertinente
Q5 : 1 réponse juste et justifiée, 2 réponse juste non justifiée juste, 3 réponse fausse mais justification pertinente, 4 réponse fausseet justification fausse, 5 réponse fausse non justifiée, 6 réponse juste non justifiée
Q6 : 1: Q + R justes, 2 : Q + pas de réponse, 3 : pas de question bien posée mais réponse juste, 4 : question juste avec réponse fausse
Mêmes codes que pour le questionnaire 1 avec prise en compte par l’élève pour les questions 4 et 6 des dimensionsspécifiques aux supports images mobiles Q 6 : code 5 réponse non pertinente par rapport au support étudié
Q 1 et 2: précision sur ce qui n’avait pas été éventuellement compris
Q 3 : identification du ou des supports aidant à lacompréhension et explicitation du choix Q 4 : identificationdu ou des support(s) préféré(s) et explicitation du choix
ANNEXE 6 : Traitement des données du questionnaire d’appréciation portant sur la fable « LeCorbeau et Le Renard »
ELEVES | QUESTIONNAIRE1 | ||||
Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Q5 | |
1 | 1 | 1 | 2 | 1 DA | 1 DA |
2 | 1 | 1 | 4 | 3 DA | 3 DA |
3 | 2 | 2 | 4 | 3 DA | 3 DA |
4 | 1 | 1 | 3 | 1 DA | 1′ DA |
5 | 1 | 1 | 4 | 1 DA | 1 SF |
6 | 1 | 1 | 4 | 4 DA | 3 SF |
7 | 1 | 1 | 0 | 1 T | 1 T |
8 | 1 | 1 | 1 | 1 DA + 1 INT | 3 DA |
9 | 1 | 1 | 4 | 0 | 3 SF |
10 | 1 | 1 | 1 | 1 DA | 1 DA |
11 | 1 | 1 | 2 | 3 DA | 3 DA |
12 | 1 | 1 | 1 | 3 T + DA | 2 DA |
13 | 1 | 1 | 1 | 1 SF + DA | 3 DA |
14 | 1 | 1 | 1 | 1 DA | 1′ DA |
15 | 2 | 1 | 0 | 1 SF + DA | 4 SF |
16 | 1 | 1 | 4 | 1 DA | 1 DA |
17 | 1 | 1 | 4 | 0 | 1 DA |
18 | 1 | 1 | 1 | 1 T + DA | 3 DA |
19 | 1 | 1 | 1 | 1 SF + DA | 1 DA |
ANNEXE 7 : Traitement des données des questionnaires portant sur les trois supports concernant la fable « le Corbeau et le Renard »
ELEVES | QUESTIONNAIRE 2 sur leTEXTE | |||||
Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Q5 | Q6 | |
1 | 2 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 |
2 | 1 | 1 | 1 | 2 | 2 | 1 |
3 | 2 | 3 | 3 | 2 | 3 | 1 |
4 | 1 | 1 | 5 | 1 | 1 | 1 |
5 | 1 | 1 | 1 VS 3 | 1 | 4 | 0 |
6 | 1 | 1 | 1 | 1 | 2 | 0 |
7 | 1 | 1 | 1 | 1 | VS 1 | VS 1 |
8 | 2 | 1 | VS 1 | 0 | 0 | 0 |
9 | 3 | 2 | 5 | 1 | 1 | 1 |
10 | 0 | 3 | 2 | 0 | 3 | 1 |
11 | 1 | 3 | 1 | 0 | 1 | 0 |
12 | 1 | 1 | 7 | 1 | 1 | VS 1 |
13 | 2 | VS 2 C | 2 | 2 | 1 | 0 |
14 | VS 1 | 1 | 1 | 1 | VS 1 | 0 |
15 | 1 | 1 | 1 | 0 | 3 | 0 |
16 | 1 | 1 | 1 | 1 | 2 | 1 VS 2 |
17 | 1 | 1 | 1 | 2 | 1 | 1 |
18 | 1 | 1 | 1 | 1 | 2 | 1 |
19 | 3 | 2 / R | 1 | 0 | 4 | 3 |
ANNEXE 8 : Signification des codes pour le traitement desdonnées portant sur les questionnaires (fable 2)
0 absence de réponse
Q1:1réppert,2répetnonpertinent Q2 : idem
Q3 : 1 compris et expliqué, 2 compris et non parfaitement expliqué, 3 compris et non expliqué, 4 encore noncompris
Q4 : 1 entouré et justifié, 2 entouré et non justifié, 3 entouré et justification vague, 4 entouré et justificationnon pertinente
Q5 : 1 entouré et justifié, 2 entouré et non justifié, 3 entouré et justification vague, 4 entouré etjustification fausse, 1′ autre justification que pour la Q 4
0 absence de réponse
Q1 : 1 rép pert, 2 rép non pertinente, 3 rép en partie pertinente
Q2 : 1 rép pert pour 2 animaux, 2 rép pert pour 1 animal, 3 aucune rép pert
Q3 : 1 Renard justifié, 2 Corbeau justifié, 3 Renard justification fausse, 4 Corbeau justificationfausse, 5 renard non justifié, 6 Corbeau non justifié, 7 aucun des deux justifié
Q4 : 1 rép pert, 2 rép non pert
Q5 : 1 rép juste et justifiée, 2 rép juste non justifiée juste, 3 rép fausse mais justificationpertinente, 4 rép fausse et justif fausse VS 1 : rép juste après modif
Q6 : 1: Q + R justes, 2 : Q + pas de rép, 3 : pas de question bien posée mais rép juste
0 ; absence de réponse pour toutes les questions
Q1 : 1 Renard justifié, 2 Corbeau justifié, 3 Renard justification fausse, 4 Corbeau justificationfausse, 5 Renard non justifié, 6 Corbeau non justifié, 7 aucun des deux justifié
Q2 : 1 Rep juste et justifiée, 2 rép juste non justifiée juste, 3 rép fausse mais justificationpertinente, 4 rép fausse et justif fausse, vs 1 : réponse juste après modif, 1- justif par rapport à l’anecdote de la fable (texte fable)
Q3 : 1 rép pert, 2 rép non pert, 3 rép en partie pertinente
Q4 : 1 rép pert pour 2animaux, 2 rép pert pour 1animal, 3 aucune rép pert Q5 : 1rép pert, 2 rép non pert
Q6 :1 : Q + R justes, 2 : Q + pas de rép, 3 : pas de question bien posée mais rép juste, 4 Q bienposée avec rép fausse, 1non V : rép juste mais indice non visuel
vs indique rép modifiée après interactions
ANNEXE 9 : Tableau récapitulatif des savoirs construitslors des échanges langagiers
“La Cigale et la Fourmi” | “Le Corbeau et leRenard” | |||
Critèresobservables | Séance1 | Séance2 | Séance3 | Séance4 |
Constructiondes personnages | SF construction de la compréhension du faire et du dire du personnage de la fourmi : “boulot, boulot, boulot” avec déplacements | SF construction de la compréhension de la gestuelledu renard : intentions metteur en scène (suggérer la flatterie) SF construction de la compréhension du faire et dudire du personnage du corbeau : large bec ouvert en relation dans le spectacle avec “jura “explicité par “plus jamais, plus jamais,plus jamais” | Rapport avec la “réalité” pour le personnage renard et leformage. SF approfondissement de la construction de la compréhension de la gestuelle du renard : intentions metteuren scène (suggérer la flatterie) | |
Compréhensionde l’anecdote | ImpliciteSF Issue fatale pour la cigale: éclairage rouge + gestuelle | SF approfondissement de l’issue fatale pour la cigale | ||
Interprétation dela moralité | Il faut savoir être prévoyant. Elève S : “leçon pour les personnages et moralité pourles lecteurs” | |||
Echos entre lesdeux fables perceptibles au niveau des deux supports visuels | Comparaison des deuxsupports visuels / mises en scène différentes: décor, énonciation,cadre spatio-temporel, bande son, représentation de la fin | Liens : les motivations des personnages : fourmi et corbeau détiennent quelque chose quecigale et renard veulent posséder. |
ANNEXE 10 : Transcription 1 DVD 1 31’24″à 36’50”
Construction du personnage de la Fourmi17
17 Nous indiquons en gras les échanges discursifs particulièrement intéressants au regard des constructions de savoirs en cours d’élaboration, en italiques les questionnements.
18 « E » : élève ; « M » : maîtresse
nous aider à décider si elle disait plutôt houla houla houla ou boulot boulot boulot
ANNEXE 11 : Transcription 6 DVD 4 44’30” à 46’10”
Analyse de l’activité de lecture – spectature ou comment les supports visuels peuvent aider à élaborer la compréhension textuelle via les interactions langagières de la communauté discursive disciplinaire
est-ce que la cigale a une seconde chance
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Société COBALINK Sas. (2009).Les Fables de La Fontaine en vidéo. Consulté le 25 novembre 2011 au http://JeDessine.com
Multimodalité(s) se veut un lieu de rassemblement des voix de toutes les disciplines qui s’intéressent à la littératie contemporaine.
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