L’article porte sur les images produites par les jeunes lecteurs pour évoquer leur lecture personnelle d’oeuvres littéraires. Comment, en effet, les prendre en compte ? Il s’agit de les considérer dans leur diversité qui peut être technique, dépendre d’une variété de références, mais aussi liée aux rapports divers que les élèves entretiennent avec les textes qu’ils lisent. Dès lors, les professeurs doivent porter attention à ces images, aussi bien dans les consignes qu’ils donnent que dans les retours qu’ils font dans les classes des écrits sur la lecture.
If young readers produce pictures to evoke their own interpretation of literary works, how can we take them into account? It requires an acknowledgement of their diversity, which can be technical, and can depend on a variety of references. But they can also be linked to the different relations that the students have with the texts read. Consequently, teachers have to pay attention to these pictures, both in the instructions they give, and at the moment they make their students share their writings.
« Quiconque travaille auprès d’enfants, quel que soit ici l’angle sous lequel il les aborde, rencontre inévitablement laquestion du dessin », écrit le psychologue clinicien Quentel (1992, p. 81). Est-ce la raison pour laquelle, outre l’écrit et avant ou à côté de la parole (Chabanne et Dufays, 2011), les images se font une place dans les traces matérielles qui rendent compte des « textes de lecteurs », ces constructions momentanées, a priori purement mentales, à travers lesquelles tout lecteur actualise à sa manière les textes qu’il parcourt (Mazauric, Fourtanier et Langlade, 2011a, 2011b) ? En tout cas, elles peuvent s’y trouver parfois très présentes, ou même y jouer le premier rôle. Et l’on remarque que l’investissement d’élèves faibles scripteurs peut passer par des pratiques graphiques non essentiellement verbales… Pourtant, dans les analyses des réalisations personnelles des élèves à propos de leurs lectures, l’image est souvent peu commentée. Ainsi, dans l’intéressant volume coordonné par Ahr et Joole (2013), sur le Carnet/Cahier de lecteur/lecture, les images sont évoquées dans plusieurs contributions, mais figurent de manière assez périphérique dans les réflexions. Il faut dire aussi, bien sûr, que les catégories créées pour analyser les « textes de lecteurs » ont permis d’avoir une approche assez directe des écrits des lecteurs sensibles, même si les activités de fictionnalisation, proposées par Lacelle et Langlade (2007), concernent la lecture aussi bien que la spectature.
Dans son essai sur le son au cinéma, Chion (1991) stigmatise le « verbocentrisme » qui caractérise un certain cinéma parlant classique. Ce privilège accordé au langage verbal dans un art récent peut être élargi sous l’autre dénomination de logocentrisme, plutôt utilisé cette fois du côté du théâtre1, et se trouve encore plus prégnant bien évidemment dans les pratiques disciplinaires du Français-Lettres. Faut-il rappeler que celles-ci prennent en charge la maîtrise de la langue à travers la lecture de la littérature (mais aussi à côté de celle-ci) ? Pourtant, pour la France, par exemple, l’image et sa lecture ont été introduites dans les programmes de français du secondaire depuis 1985 et, depuis 2008, l’approche interdisciplinaire de l’Histoire des arts a ajouté, pour le français-lettres, un deuxième cadre pour accueillir des images. En outre, liées au développement du numérique, les injonctions ministérielles en faveur de l’utilisation des TICE dans les pratiques scolaires, les outils progressivement mis à la disposition des enseignants, le développement des œuvres« enrichies » et les réflexions en cours sur leur utilisation2, et enfin, les recherches concernant la « littératie médiatique multimodale » menées en particulier au Québec3 conduisent à considérer dans des perspectives renouvelées les images créées dans le cadre de la lecture personnelle des œuvres littéraires.
Dès lors, une série de questions peut être posée. On pourrait ainsi se demander dans quelle mesure les images créées par les jeunes lecteurs témoignent de leurs compétences, mais aussi de leur culture artistique. Comme souvent les écritssur la lecture ouvrent sur des échanges, on peut aussi s’interroger sur le sort réservé à ces diverses représentations imagées dans les discussions sur les livres lus. Mais je veux envisager avant tout ici le statut et la place à donner à ces images dans l’analyse des lectures. Pour cela, ne faut-il pas les connaître dans leur spécificité comme dans leur diversité? S’agit-il d’ailleurs seulement de prendre en compte les images à côté des textes ? Ne faut-il pas les considérer comme un discours iconique à part entière ? Certaines réalisations ne sont-elles pas, en effet, de véritables iconotextes (Montandon, 1990) ou des objets bi ou multimodaux ?
Pour répondre à ces questions, je prendrai appui sur quelques réalisations d’élèves et d’une étudiante, de fait, trois exemples de journaux de lecture : les carnets réalisés par dix élèves de CM14 rendent compte de leur lecture de Pas de pitié pour les poupées B, de Lenain (1991) à la demande de leur enseignant5 ; les comptes rendus subjectifs du romande Wilde Portrait de Dorian Gray (1891) présentés sous la forme de deux films réalisés par trois élèves6 de lycée professionnel répondent à une consigne magistrale dans laquelle la dimension artistique de l’objet « carnet de lecture »était valorisée dans le barème7 ; sur le roman de Duras (1960), Dix heures et demie du soir en été, le journal de lecture a été réalisé par une stagiaire titulaire du CAPES de Lettres, sous la forme d’une bande mêlant texte et images, ce choix de présentation lui étant personnel8.
Après avoir envisagé la spécificité de ces images à travers le rapport entre image mentale et image réalisée par le jeune lecteur, je m’intéresserai au statut des objets réalisés pour accompagner les lectures, dont la variété obéit à une série de raisons. Je prendrai enfin en compte la place de ces images dans l’analyse des traces de lecture.
Pour réfléchir aux images réalisées par de jeunes lecteurs, comme témoignage de leur lecture d’œuvres de différents genres, on peut partir de l’activité de fictionnalisation nommée « concrétisation imageante » par Lacelle et Langlade (2007), en référence aux travaux de Ricœur (1985, p. 305). Mais les images figurant dans un carnet ou un cahier de lecteur et, a fortiori, la réalisation d’un objet pour garder une trace d’une lecture ne sont pas des images mentales stricto sensu.
D’abord, l’image réalisée par le jeune lecteur n’est qu’une formulation possible de l’image mentale. Celle-ci peut aussi se dire dans le discours verbal : ainsi, à propos du vers 12 du « Poème saturnien » « Mon rêve familier », un/une élève à qui était proposée une écriture directe dans les marges du sonnet a noté : « je vois une femme au regard figé » (Massol, 2016, p. 117). Et quand l’image mentale se trouve transposée dans une image communicable, que peut-on constater ?
Gui9, l’un des lecteurs en lycée professionnel, dit ceci en voix off dans le film qu’il a réalisé :
Ce qui m’a surtout interpelé, c’est aussi le fait que, dans la tête, quand on lit, on se fait une image des personnages, et donc au tout début Basil Halward décrit une personne magnifique et tout ça, donc nous dans notre tête on se dit c’est que la personne elle est comme ça, elle a tant de défauts tant de qualités, machin, et quand il nous décrit le modèle physiquement, moi personnellement dans ma tête ça n’avait rien à voir avec ce que j’avais imaginé, du coup c’est là que ça m’a choqué…
C’est bien sûr l’orientation de l’image par le lecteur qu’évoque à sa façon le lycéen et que reprend l’essayiste américain Mendelsund (2015), dans son ouvrage Que voit-on quand on lit ? :
Un ami s’apprêtait à me décrire la maison des Woolf aux Hébrides quand je l’ai arrêté. Ma maison des Ramsay10 est une impression, pas une image. Et j’ai envie de conserver cette impression. Je ne veux pas qu’elle soit supplantée par des faits.
(p. 229)
L’essayiste ajoute une dimension de l’image mentale suscitée par la lecture, son aspect schématique. On peut aussi évoquer sa fugacité (telle image va être remplacée par une autre qu’aura suscitée la suite du texte) ou sa labilité (telle image mentale peut évoluer au cours de la lecture). En revanche, sa transcription sur une feuille ou un écran donne une image figée, le fixement se produisant le temps de la réalisation de l’image, lequel n’est plus, d’ailleurs, le temps propre de la lecture (même si une certaine rêverie sur les personnages, l’histoire et ses enjeux, le texte, l’auteur… continue pendant que le lecteur a les crayons en main).
On sait que le texte écrit du lecteur est au texte mental de sa lecture un peu ce que le récit de rêve est au rêve lui-même :une reconstruction qui est fonction des circonstances, de « l’oreille qui écoute », du contexte culturel11. On retrouve le même décalage à propos des images, de leur perception mentale pendant la lecture à leur transcription matérielle12. L’image élaborée par un lecteur sur un support apparaît donc comme une trace de l’image mentale que le texte a suscitée en lui, et c’est une trace possible, une trace figée, une trace explicitante et expressive, une trace communicable, qui peut être aussi pourvue d’une certaine dimension esthétique.
Par ailleurs, si l’on se limite à l’exemple de ce média spécifique que sont les carnets/cahiers de lecture, il faut ajouter que les figures et motifs qu’ils contiennent ne sont pas toujours la transcription des images mentales suscitées par la lecture. On peut ainsi relever la simple copie d’une image présente dans le livre, par exemple, lorsque l’élève s’en tient à l’application d’une consigne dont il ne comprend pas vraiment l’enjeu et se glisse dans la
« posture du texte tâche » (Bucheton, 1999) ; ou des images, des gribouillis en marge au nom propre calligraphié et colorié, qui sont de simples marques d’appropriation du dispositif matériel de la lecture. De même que, dans la partie rédigée de son carnet, le jeune lecteur peut se présenter comme lecteur passionné, en difficulté, ou peu intéressé ; il peut aussi imprimer sa marque au support même qu’il doit utiliser, à travers les images qu’il produit13, par exemple, dès la couverture ou la première de couverture du carnet : il s’agit alors de faire sien cet objet qu’on lui donne à réaliser. Mais la variété des images qui accompagnent matériellement les lectures d’œuvres dans le cadre scolaire ne se limite pas à ces premières distinctions.
Revenons sur les exemples retenus. L’un des carnets de lecture en CM1, celui d’Adel, est constitué de trois images accompagnant cinq textes brefs14 et la référence en est l’album pour enfants (avec une séparation du texte et de l’image placés sur des pages différentes, un dispositif simple que Van der Linden (2006 et 2008) considère comme un héritage du livre illustré dans le cas de l’album). Pour le carnet de lecture réalisé sur une bande de papier dessin par la stagiaire en MEEF SD Lettres, on retrouve la même bimodalité, mais assumée mieux et autrement ; cette fois, la référence en est la « littérature dessinée », une notion que propose Morgan (2003) pour prendre en compte la BD aussi bien que d’autres productions liant textes et images. Sur le roman de Wilde (1891), une séquence vidéo réalisée par deux élèves en lycée professionnel présente leur dialogue laborieux, de part et d’autre d’une table : ce film figé, dont le propos sur le livre lu est assez peu intéressant, renvoie cependant à un genre télévisuel, celui des discussions à propos des livres (dont la vieille émission « Apostrophes », présentée par Bernard Pivot, est un exemple illustre).
En revanche, le film vidéo de Gui, autre élève de lycée professionnel, est un objet multimodal très spécifique, les images filmiques donnant à voir la réalisation de cinq images fixes aux crayons de couleur, qui illustrent des moments du roman de Wilde, le film des cinq images en gestation se trouvant accompagné d’un discours oral tenu sur un fond musical enregistré : les références génériques de ce qui est une belle œuvre ne me paraissent pas du tout évidentes dans ce cas.
Dans cet original carnet de lecture multimodal, la voix off développe un discours où s’observent plusieurs « activités fictionnalisantes » : la réaction axiologique (très moral, le jeune lycéen exprime son désaccord avec certaines attitudes des personnages15) et la « cohérence mimétique » (il se demande si certaines actions sont vraisemblables16). Elle affirme in fine une position de lecteur peu passionné qui n’a pas tout lu du roman dont il rend compte17. Au seul point de vue du discours verbal, le propos tenu sur le livre est donc assez limité et surtout très déceptif, en particulier en regard des qualités éminentes del’objet réalisé.
Les images, en effet, interviennent à deux niveaux dans ce document complexe, les images filmiques témoignant de la genèse des cinq dessins coloriés (avec un choix de la gamme des couleurs nettement affirmé à travers le déploiement initial, sur la page, de douze crayons) : on voit alors le propos d’ensemble de ce journal vidéo s’élargir. De fait, ici, l’image est non seulement une composante à part entière du journal de lecture (dans la perspective de la
« concrétisation imageante »), mais elle le structure puisque les moments de création des cinq images réalisées par l’élève constituent les cinq étapes de ce journal. Sont ainsi produites cinq illustrations qui sont des actualisations-simplifications du récit. En outre, avec la création du portrait de Dorian Gray, qui est le premier dessin, se trouve réalisée l’identification du jeune lecteur à un personnage de la nouvelle, le peintre Basil Hallward, auteur du portrait du personnage dans le roman.
Lorsque, dans une perspective sémiotique, Boutin (2012) définit « un message dit multimodal » qu’il voit « toujours constitué d’idées textuelles, visuelles, gestuelles et/ou sonores », il met l’accent sur les « contenus multiples », mais aussi sur leur complémentarité. Ici, pour construire son journal de lecture, l’habile lycéen a bien monté ensemble le film de sa réalisation de cinq images illustratives et son discours en voix off sur fond musical, mais la complémentarité reste limitée et ne va pas jusqu’aux contenus. L’objet réalisé avec une belle cohérence technique révèle ainsi un décalage net entre les interrogations verbales (et explicites) d’un élève qui dit finalement ne pas avoir vraiment aimé le roman et la dimension constructive et en partie empathique du discours iconique qu’il a accroché au texte du roman.
Des analyses un peu semblables pourraient être menées à propos du journal de lecture sous forme de BD de la stagiaire de M2 MEEF SD lettres. En revanche, si l’on prend dans leur ensemble les dix carnets de lecture réalisés en CM1 à partir du même roman de Lenain, les liens entre texte et image sont variés. Comment expliquer cette diversité ?
Plusieurs ensembles de raisons me paraissent à observer, les premières purement techniques et renvoyant au dispositifproposé par l’enseignant, les autres se situant du côté de la réception parce que touchant à la personnalité et aux compétences des jeunes lecteurs.
À tous ces titres, le foisonnement des images possibles pour témoigner d’une lecture est évident. Mais, dans le cadre de tel ou tel dispositif, le jeune lecteur a bien sûr son mot à dire, on le sollicite dans ce sens. Dès lors, la diversité des images dépend aussi de la relation des jeunes lecteurs aux textes, d’abord celui du livre lu, mais aussi celui que l’élève rédige dans son carnet, comme je l’ai évoqué supra. En outre, la variété des images réalisées dépend de ses compétences en dessin, coloriage, maniement d’un appareil enregistreur, de son goût pour ces moyens d’expression, donc de sa personnalité et de son histoire personnelle au bout du compte, en particulier dans son rapport aux langages, verbal et iconique, des livres.
Bien évidemment, enfin, la variété des images produites repose sur le rôle que le jeune lecteur leur fait jouer.
Si l’on envisage les objets créés pour accompagner la lecture comme des objets au moins bimodaux — c’est-à-dire témoignant des lectures en utilisant le texte et l’image — et si ces images sont aussi diverses à différents niveaux, comment les prendre en compte ?
Je ne reviens pas sur la difficulté que suscite le privilège généralement accordé au discours textuel. À ce premier obstacle pour le professeur qui veut considérer les images créées par ses élèves, peuvent s’ajouter des interrogations, voire des blocages, soit parce que l’un a réalisé un plus grand nombre d’images qu’il n’a rédigé de textes personnels, menant le professeur à s’interroger sur les raisons de ce choix (est-ce une facilité ? une volonté de tenir à distance celui qui regarde la production de l’élève ? une manière de s’approprier plus authentiquement les consignes ?), soit parce qu’il a produit des illustrations a priori peu séduisantes, par exemple, par maladresse ou avec agressivité : dans ce cas, il va falloir accepter d’entrer dans ce discours iconique un peu particulier. En tout cas, comme le remarque F. Dolto à propos des dessins d’enfants (Garcia-Pons, 2002), il est important d’enregistrer une première impression et de la prendre en compte.
Bien entendu, la piètre qualité possible des images, leur caractère fragmentaire, énigmatique, posent aussi problème. Dans le dossier réalisé sur ce thème pour un stage de recherche dans le cadre du master « Didactique du français : langage et littérature », Nathalie Drouin mentionne une anecdote significative. Repérant un grand S sur un dessin d’élève, elle demande à celui-ci de confirmer son interprétation : « – c’est bien le S de Superman ? » Et l’élève de répondre que le S renvoie à sa maman « qui s’appelle Simone », autre actualisation sans doute d’un superhéros… Dans les réalisations des lecteurs les plus jeunes, leur parole sur les images est ainsi à recueillir pour éviter au professeur des erreurs qui lui feraient rater le sens voulu par l’élève. On retrouve ici cette verbalisation par l’enfant qui est une obligation pour les psychologues utilisant le dessin avec leurs très jeunes patients.
Ces considérations faites, quelles questions se poser ?
La consigne donnée permet de comprendre une partie des choix de l’élève entre le respect (ou non) de cette orientation initiale et l’interprétation que l’élève en a faite. Cette remarque conduit ainsi à revenir sur la place des images initialement suggérées aux élèves. Au moment où il lance une lecture pour laquelle il demande de tenir un carnet de bord personnel, le professeur a tout intérêt à préciser l’objectif de sa demande concernant les images : les veut-il comme de simples compléments éventuels aux textes rédigés par les élèves ? comme des illustrationsporteuses de motivation parce que certains élèves aiment dessiner ? Les conçoit-il comme un remplacement ou un soutien des textes si les jeunes lecteurs ont des difficultés à écrire ? Suggère-t-il une orientation artistique d’ensemble à la réalisation demandée ? Dans ce dernier cas, quelles sont ses raisons ? Est-on encore dans la motivation des jeunes lecteurs ? S’agit-il d’insister une fois encore sur la dimension créatrice à privilégier dans la lecture de la littérature, dans la perspective même des journaux de lecture publiés comme œuvres à part entière (Manguel, 2004) ?
Finalement, une prise en compte précise des images dans les journaux de lecture pourrait consister à :
Les images créées pour témoigner d’une lecture sont variées par leur nature, leur rôle, leur rapport aux textes, leur impact. Elles vont du gribouillis et du schéma rapide dans la marge des textes à de véritables œuvres, bi ou multimodales, qui peuvent témoigner d’un geste artistique. Elles méritent ainsi que les professeurs qui en sontlecteurs les prennent en compte :
Bien sûr, il reste à poursuivre la réflexion sur trois dimensions, l’une seulement suggérée, les deux autres non envisagées : que fait-on des images au moment des échanges qui permettent aux élèves de prendre pleinement en compte leur lecture personnelle, en observant que leur image est plus ou moins différente de celles de leurs camarades et qu’elle oriente la lecture du texte dans telle ou telle direction ? Comment analyse-t-on le rapport des images réalisées par les élèves à l’ensemble des images médiatiques et artistiques ? Peut-on envisager un travail interdisciplinaire avec les arts plastiques qui permettrait aux jeunes lecteurs de mieux exprimer leur rapport imagé aux textes lus ?
Cinq textes sur Pas de pitié pour les poupées B :
P. 1. 1er des gouvertur / Ps de pitié pour les poupées
P. 4. J’aime pas (barré : j’aime bien) ou y a des meurtre mes quand même sa çe fais pas / (gribouillé : A 1 3 L D E F) / Moi je s’ai pas c’est qui le tueur.
P. 5. Le maitresse qui repelle les poupée je ne trouve pas normal parce que c’est a eu de faire ATTENTION / Moi quand je ramène des truc a l’école je fais attention j’ai pas envie qu’on me l’ai vaule / est je ne comprent pas la maitresse qu’elle peille les poupée.
p. 7. moi quand j’aitai petit sa ma fait pensé a un film en faite y avai une poupée qui uté les autre poupée gentille.
p. 8. Jimagine que la maîtresse va laissez l’Histoire et que jdiomila va essayer de se faire bardoner et le clan des barbie von dire nom et du quou jdimil va jouer avec Diego.
3 images d’Adel : p. 2, 3, 6.
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